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Peut-on tout se dire ? 13 octobre 2020

Cette question peut s’envisager selon la permission et selon la possibilité. Selon la permission : moralement, est-il autorisé de tout se dire – liberté d’expression ? ; Quelles sont les lois sociales mis en place ? et les propres règles qu’on s’édicte ? sera-t-on entendu ? Selon la possibilité, soit d’un point de vue existentiel, s’il est seulement réaliste ou non de pouvoir tout se dire avec le langage. Peut-on tout dire avec les mots ? Quelles sont les infinies possibilités ou les limites de cet outil propre à l’homme ? A-t-on réellement d’autres manières de « se dire » les choses ? La pensée humaine est-elle décorrélé des mots ou au contraire impossible sans ? et l’art alors ? A-t-on besoin des mots pour s’exprimer ? S’interroger sur le « tout » en moral et capacité. « « tout se dire » fait-il référence à essayer d’atteindre une sincérité entière ? l’usage du mensonge fait-il parti de ce « tout » ? et la place de l’humour ? Enfin le « se » de la question renvoie à l’intimité. Et l'humanité ? Peut-on « se dire » des choses sur la place publique ?

En atelier à Bâle pour articuler des réponses, des pistes, de nouvelles questions.


Le tout est de tout dire, et je manque de mots Et je manque de temps, et je manque d'audace Je rêve et je dévide au hasard mes images J'ai mal vécu, et mal appris à parler clair. Tout dire les roches, la route et les pavés Les rues et leurs passants les champs et les bergers Le duvet du printemps la rouille de l'hiver Le froid et la chaleur composant un seul fruit Je veux montrer la foule et chaque homme en détail Avec ce qui l'anime et qui le désespère Et sous ses saisons d'homme tout ce qui l'éclaire Son espoir et son sang son histoire et sa peine Je veux montrer la foule immense divisée La foule cloisonnée comme un cimetière Et la foule plus forte que son ombre impure Ayant rompu ses murs ayant vaincu ses maîtres La famille des mains, la famille des feuilles Et l'animal errant sans personnalité Le fleuve et la rosée fécondants et fertiles La justice debout le pouvoir bien planté

Paul Éluard, Pouvoir tout dire (1951)

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